La veuve rouge

Dans une grotte au cœur de la falaise, amoncellement imprudent d’un cataclysme millénaire, le battement d’une cœur résonne délicatement, bondissant nonchalamment d’une paroi à l’autre pour se mêler au chuchotement de la brise et de la pierre aride. Cette sérénade discrète, presque palpable, officie de multiples sensations sur un corps d’albâtre allongé sur le sol poussiéreux. Le corps d’une elfe de la nuit aux cheveux blancs, un corps au galbe parfait, sculpté comme un chef d’œuvre dédié à l’effort, gisante, offerte aux éléments qui la caressent. Ses yeux sont clos, agités quelques fois par les ridules d’une activité interne, signe d’une méditation profonde aux frontières de la conscience et du sommeil. Il lui aura fallu trois jours pour atteindre cette osmose avec ce qui l’entoure, trois jours dédié à celle qui l’appelle…

Des ombres tortueuses apparaît une pattes chitineuse, puis une autre, et encore bien d’autres… Un corps qui s’extirpe de la nuit, arachnéen et filiforme, dédié a l’exécution rapide et foudroyante. Une araignée gigantesque, une veuve, carnassière et destructrice, l’apothéose des instruments consacré à la mort. Une araignée écarlate, comme gorgée du sang de ses victimes, scrutant l'infini de ces minuscules yeux vides d’expression.

La créature s’approche furtivement du corps inanimé qui gît non loin, semble hésiter quelques instants, les mandibules claquant et cliquetant dangereusement près de la tête de l’elfe de la nuit. L’araignée se met a cracher et mastiquer, langage muet basé sur les gargarismes et l’intonation des frottements… L’elfe ouvre ses grands yeux lumineux, écarte les bras et les jambes, totalement exposée au bon vouloir des énormes crochets qui menacent au dessus de sa tête. La veuve hésite encore quelques secondes, dansant sur ses pattes comme si le sol était instable, se déplaçant rapidement, comme pour éviter le danger, tissant un voile de soie autour du corps jusqu’à présent inerte… Puis elle se place délicatement au dessus de l’elfe de la nuit, frottant son abdomen mou contre le sien. Ses pattes viennent l’enlacer comme une amante improbable, la chitine déchirant la chair fine a certains endroits. L’elfe a son tour enveloppe la créature repoussante de ses bras et de ses jambes, exaltant une respiration plus saccadée… Bientôt les chairs se fondent l’une dans l’autre, provoquant divers sensations liées au plaisir et à la souffrance, à la perte de conscience de soi, à l’extase de l’union absolue…

La jouissance… La mort… La vie… Le baiser de la veuve…

Dans la grotte, les éléments se sont soudain immobilisés, le temps s’arrête, hurle son impuissance… Puis le vent s'expulse en une bourrasque fugueuse, reprenant ses droits sur la vie. Un nuage de poussière sanguine s’envole dans le ciel du petit matin, dessinant subrepticement parmi les nuages un spectre arachnéen.
Un orc, interdit, considère la manifestation d’un œil suspicieux... Son regard se pose naturellement sur la source de l'incident, une grotte d’où émerge une créature aux courbes lascives. Une elfe de la nuit vêtue de rouge… Un ricanement sinistre à ses oreilles, inhumain et ancestral, un éclair bleuté… L’orc s’effondre, une flèche en travers de la gorge. Ses derniers mots ne seront que gargouillis inaudibles…

La veuve rouge est née…


Présentation du clan

« La veuve rouge » est une guilde roleplay basée sur l’entraide et la bonne entente. Quasiment exclusivement féminine, les mâles n’y sont pas des esclaves mais restent des créatures considérées comme psychologiquement et intellectuellement inférieures. Il n’y a pas de chef a proprement parlé même si Athalante, dit la veuve rouge, reste un modèle pour beaucoup… Nous sommes des amazones, nous cherchons la perfection de l’être, la symbiose avec nous même, et par la même occasion l’unité du clan.